Classica: Intéressant parallèle entre deux altistes à la sonorité bien différente
Intéressant parallèle entre deux altistes à la sonorité bien différente – un timbre clair de violon alto pour Adrien Boisseau, plus sombre pour Ettore Causa – mais à l’approche des œuvres assez voisine. L’un et l’autre réalisent deux disques très propres et maîtrisés, poétiques et distancié pour le plus jeune, presque précautionneux pour le second quoique plus libre dans l’énoncé des phrases.
Dans les deux cas, c’est un Schumann assez peu fantasque qui nous es présenté, plus Eusebius que Florestan, Ettore Causa Et Boris Berman le reliant plutôt à Brahms. Les principales différences sont à trouver dans le rapport des instruments entre eux : là où le piano tend à mener le discours chez Boisseau et Dehaene, en une belle complicité, Boris Berman se met avec discrétion au service du l’alto, créant une trop grande hiérarchie instrumentale.
Les Märchenerzählungen des Français sont les plus réussis car plus enlevés et à la sonorité plus pleine, au-delà de leur belle communion de timbres. Pour les professeurs de Yale, c’est sans aucun doute la sonate de Brahms dans l’arrangement très convaincant de l’altiste, parfaitement défendu, même si là encore le piano reste trop en retrait.
Indépendamment des qualités instrumentales tout à fait probantes dans les deux disques, on ne peut que regretter l’extrême prudence des artistes : alors que ces pièces révèlent toute la fantaisie, au sens germanique du terme, du compositeur, ce n’est qu’une portion bien sage et policée qui nous est proposée. On souhaiterait d’avantage de prises de risques et d’abandon, dans la sonorité comme dans le jeu. Argerich (EMI), ou Eric Le Sage (Alpha) et leurs partenaires nous montraient des pièces ben plus complexes et protéiformes.
Source de l'article: Antoine Mignon, Classica Magazine, mars 2016 (N° 180)
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