Michael Studer (1940-2024)
Au morne temps de la pure virtuosité et des produits du marketing, l’art si particulier de Michael Studer est profondément réconfortant. A l’écart des tendances, son piano, sa musique parlent au cœur avec candeur et simplicité. Certains interprètes, et parmi les plus grands, se mesurent au compositeur, tentent de lui en imposer, se mettent en scène à ses côtés: Michael Studer, se fondant sur un pianisme souverain, a choisi une autre voie, donnant libre cours à une subtile musicalité qui laisse parler le créateur, comme l’avait fait un Dinu Lipatti avant lui. Se «contentant» d’un répertoire moins rabâché, il s’est attaché à certaines partitions préférées, aimées avant tout, dont il a donné des interprétations approfondies, jouées avec une authenticité, une musicalité et une finesse incomparables.
Olivier Verrey