(2023) Numinosum: Works by Bach-Busoni, Liszt, Franck & Messiaen
Catégorie(s): Piano
Instrument(s): Piano
Compositeur principal: Compositeurs multiples (voir les collections)
Nb CD(s): 1
N° de catalogue:
CD 3060
Sortie: 07.07.2023
EAN/UPC: 7619931306025
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NUMINOSUM: WORKS BY BACH-BUSONI, LISZT, FRANCK & MESSIAEN
Numinosum
Il est important que nous ayons un secret, et l’intuition de quelque chose d’inconnaissable. Ce mystère emplit la vie d’une nuance d’impersonnel, d’un numineux. - C. G. Jung, Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées
Cet enregistrement présente des oeuvres de compositeurs pour lesquels la conception et la création musicale étaient intimement liées à une attitude religieuse à l’égard du monde. Avant la naissance de l’esthétique au XVIIIe siècle, les significations symboliques ou « externes » de la musique résidaient dans la musique elle-même ; ni son expressivité ni sa finalité en tant que partie intégrante des rituels sociaux et religieux n’étaient séparées d’un contexte plus large de considérations morales et spirituelles. En ce sens, des compositeurs ultérieurs à Bach tels que Liszt, Franck et Messiaen ont suivi l’esprit de leur prédécesseur, bien que leurs langages tonals et leurs formes soient très différents. Ils reflètent une philosophie musicale dans laquelle les moyens musicaux et les fins théologiques sont profondément liés, voire identiques.
Quel impact une plus grande prise de conscience des réalités symboliques de la pensée religieuse, qui a inspiré la musique en premier lieu, a-t-elle sur la façon dont nous – interprète et auditeur – percevons la musique et sur les significations que nous y trouvons ? Dans l’essai (en anglais) présenté dans les pages qui suivent, je propose quelques observations concernant le programme et l’art en général d’un point de vue philosophique et métaphysique. Je suggère que l’expérience de l’art – qui, tout comme l’expérience religieuse, est une rencontre avec le monde et l’inexplicable – a le potentiel de remettre en question les frontières entre le Soi et l’Autre.
Dans les cas où l’attraction vers quelque chose d’autre est d’une telle magnitude qu’elle rend le Soi complètement impuissant et sans volonté, nous sommes en présence du numineux. La qualité numineuse réside dans le phénomène lui-même et est comme une force dynamique qui s’empare du sujet et agit sur lui. Le mot vient du latin numen, qui signifie « puissance divine » ou « esprit ». Il a été créé par Rudolf Otto dans Das Heilige, ouvrage qui explore les éléments non rationnels qui sous-tendent la croyance personnelle et le rôle que jouent à cet égard les expériences spontanées et immédiates. Dans sa forme adjectivale, numineux évoque les mots lumineux et alarmant ; il fait à la fois allusion à la lumière qui émane et au sentiment accablant de l’inconnu.
L’enregistrement de l’album a eu lieu au cours de l’hiver 2020 dans une église située dans les lointaines îles Lofoten, au nord de la Norvège. Pendant ce qu’on appelle le mørketid – littéralement la « période d’obscurité » ou saison sombre – la lumière venant d’en-dessous de l’horizon qui illumine le ciel pendant quelques heures par jour seulement revêt une plus grande signification. Cette atmosphère était, je crois, très appropriée à cette musique particulière, et a certainement eu un impact sur les sessions d’enregistrement. Dans le Nord, le sentiment que la lumière acquiert son importance à travers son absence ou sa négation est plus viscéral. Si l’obscurité est le grand inconnu, quelque chose sans propriétés et au-delà de la mesure, sa présence métaphysique est souvent ce qui inspire les qualités plus immédiates de l’expérience. Et comme l’illumination contraste avec l’obscurité, c’est aussi dans l’inconnu que se trouvent le possible et le devenir.
Joachim Carr
Traduit de l’anglais par Michelle Bulloch, MUSITEXT
Joachim Carr
Au cours des dernières années, le pianiste norvégien Joachim Carr s’est imposé comme l’un des artistes les plus passionnants de la scène scandinave.
Il a remporté plusieurs distinctions internationales, dont le premier prix, le prix du public et le prix spécial de l’Orchestre Philharmonique de Bergen dans le cadre du 14e Concours international de piano Edvard Grieg. L’année précédente, il avait déjà reçu le prix Coup de coeur pour son récital lors du 25e Concours Clara Haskil. En 2015, à l’issue du concert marquant ses débuts à l’auditorium de l’Université d’Oslo – une longue tradition dans la vie musicale norvégienne – Carr s’est vu décerner le prix Robert Levin. Il a également été bénéficiaire plusieurs années durant de la Bourse pour artistes du gouvernement norvégien.
Comme musicien de chambre d’une grande polyvalence, il a remporté diverses distinctions en duo et trio, notamment le premier prix du 10e Concours International de Musique de Chambre de Lyon et le Prix Boris Pergamenchikov pour la musique de chambre contemporaine à Berlin. Parmi ses partenaires de musique de chambre, il compte des artistes tels qu’Antje Weithaas, Radovan Vlatkovic, Lars Anders Tomter, Bruno Philippe, Hayoung Choi, Ingrid Fliter, Bertrand Chamayou et le Doric String Quartet.
Joachim Carr s’est produit comme récitaliste et au sein de différentes formations de musique de chambre dans nombre de festivals dont le Klavierfestival Ruhr, le Zermatt Festival, le Bergen International Festival, le Lofoten Pianofestival, le Festival de musique de chambre Rosendal, le Bach Festival de Moscou, le PODIUM Festival Esslingen, les Festspiele Mecklenburg-Vorpommern et le Festival de musique de chambre de Salzbourg.
Comme soliste, il s’est notamment produit avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm, l’Orchestre National de Lituanie, l’Orchestre Symphonique de Trondheim, l’Orchestre de la Radio Norvégienne et le Norwegian Arctic Philharmonic Orchestra. Dans ce cadre, il a travaillé avec des chefs d’orchestre renommés comme Alexander Vedernikov, Gintaras Rinkevicius, Miguel Harth-Bedoya, Arvid Engegård, Eivind Aadland et Bjarte Engeset. Lors du concert de clôture du Festival international de Bergen en 2017, il a eu l’honneur de jouer le Concerto pour piano de Grieg avec l’Orchestre Philharmonique de Bergen sous la direction de John Storgårds.
Né à Bergen en 1988, Joachim Carr a bénéficié au cours de sa jeunesse d’impulsions musicales de la part des pianistes Jan Henrik Kayser, Håvard Gimse et Leif Ove Andsnes. Après des études au Barratt Due Institute of Music à Oslo avec le pédagogue tchèque Jiri Hlinka, Carr a poursuivi sa formation auprès d’Eldar Nebolsin à la Haute école de musique Hanns Eisler de Berlin. Il a en outre bénéficié des conseils prodigués par Ferenc Rados et Rita Wagner.
En 2014, il a sorti chez Claves Records son premier enregistrement dédié à des oeuvres de jeunesse de Schumann, Brahms et Berg. L’album a été salué par la critique et a reçu 5 Diapasons, prestigieuse distinction du magazine français DIAPASON. Pour Naxos, il a également enregistré des oeuvres de Liszt et Halfdan Cleve et a publié chez Avi-music des enregistrements live du Festival de piano de la Ruhr.
En plus du répertoire classique – notamment le romantisme et le début du XXe siècle – Carr se consacre à d’autres genres et collabore régulièrement avec des musiciens de jazz et de folk. Il poursuit l’ambition d’intégrer ses propres improvisations dans ses programmes de concert. Il est par ailleurs membre du Glorvigen Tango Quartett.
On the sensory and metaphysical realities of music
An essay in three parts (ENG) by Joachim Carr
(2023) Numinosum: Works by Bach-Busoni, Liszt, Franck & Messiaen - CD 3060
Numinosum
Il est important que nous ayons un secret, et l’intuition de quelque chose d’inconnaissable. Ce mystère emplit la vie d’une nuance d’impersonnel, d’un numineux. - C. G. Jung, Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées
Cet enregistrement présente des oeuvres de compositeurs pour lesquels la conception et la création musicale étaient intimement liées à une attitude religieuse à l’égard du monde. Avant la naissance de l’esthétique au XVIIIe siècle, les significations symboliques ou « externes » de la musique résidaient dans la musique elle-même ; ni son expressivité ni sa finalité en tant que partie intégrante des rituels sociaux et religieux n’étaient séparées d’un contexte plus large de considérations morales et spirituelles. En ce sens, des compositeurs ultérieurs à Bach tels que Liszt, Franck et Messiaen ont suivi l’esprit de leur prédécesseur, bien que leurs langages tonals et leurs formes soient très différents. Ils reflètent une philosophie musicale dans laquelle les moyens musicaux et les fins théologiques sont profondément liés, voire identiques.
Quel impact une plus grande prise de conscience des réalités symboliques de la pensée religieuse, qui a inspiré la musique en premier lieu, a-t-elle sur la façon dont nous – interprète et auditeur – percevons la musique et sur les significations que nous y trouvons ? Dans l’essai (en anglais) présenté dans les pages qui suivent, je propose quelques observations concernant le programme et l’art en général d’un point de vue philosophique et métaphysique. Je suggère que l’expérience de l’art – qui, tout comme l’expérience religieuse, est une rencontre avec le monde et l’inexplicable – a le potentiel de remettre en question les frontières entre le Soi et l’Autre.
Dans les cas où l’attraction vers quelque chose d’autre est d’une telle magnitude qu’elle rend le Soi complètement impuissant et sans volonté, nous sommes en présence du numineux. La qualité numineuse réside dans le phénomène lui-même et est comme une force dynamique qui s’empare du sujet et agit sur lui. Le mot vient du latin numen, qui signifie « puissance divine » ou « esprit ». Il a été créé par Rudolf Otto dans Das Heilige, ouvrage qui explore les éléments non rationnels qui sous-tendent la croyance personnelle et le rôle que jouent à cet égard les expériences spontanées et immédiates. Dans sa forme adjectivale, numineux évoque les mots lumineux et alarmant ; il fait à la fois allusion à la lumière qui émane et au sentiment accablant de l’inconnu.
L’enregistrement de l’album a eu lieu au cours de l’hiver 2020 dans une église située dans les lointaines îles Lofoten, au nord de la Norvège. Pendant ce qu’on appelle le mørketid – littéralement la « période d’obscurité » ou saison sombre – la lumière venant d’en-dessous de l’horizon qui illumine le ciel pendant quelques heures par jour seulement revêt une plus grande signification. Cette atmosphère était, je crois, très appropriée à cette musique particulière, et a certainement eu un impact sur les sessions d’enregistrement. Dans le Nord, le sentiment que la lumière acquiert son importance à travers son absence ou sa négation est plus viscéral. Si l’obscurité est le grand inconnu, quelque chose sans propriétés et au-delà de la mesure, sa présence métaphysique est souvent ce qui inspire les qualités plus immédiates de l’expérience. Et comme l’illumination contraste avec l’obscurité, c’est aussi dans l’inconnu que se trouvent le possible et le devenir.
Joachim Carr
Traduit de l’anglais par Michelle Bulloch, MUSITEXT
Joachim Carr
Au cours des dernières années, le pianiste norvégien Joachim Carr s’est imposé comme l’un des artistes les plus passionnants de la scène scandinave.
Il a remporté plusieurs distinctions internationales, dont le premier prix, le prix du public et le prix spécial de l’Orchestre Philharmonique de Bergen dans le cadre du 14e Concours international de piano Edvard Grieg. L’année précédente, il avait déjà reçu le prix Coup de coeur pour son récital lors du 25e Concours Clara Haskil. En 2015, à l’issue du concert marquant ses débuts à l’auditorium de l’Université d’Oslo – une longue tradition dans la vie musicale norvégienne – Carr s’est vu décerner le prix Robert Levin. Il a également été bénéficiaire plusieurs années durant de la Bourse pour artistes du gouvernement norvégien.
Comme musicien de chambre d’une grande polyvalence, il a remporté diverses distinctions en duo et trio, notamment le premier prix du 10e Concours International de Musique de Chambre de Lyon et le Prix Boris Pergamenchikov pour la musique de chambre contemporaine à Berlin. Parmi ses partenaires de musique de chambre, il compte des artistes tels qu’Antje Weithaas, Radovan Vlatkovic, Lars Anders Tomter, Bruno Philippe, Hayoung Choi, Ingrid Fliter, Bertrand Chamayou et le Doric String Quartet.
Joachim Carr s’est produit comme récitaliste et au sein de différentes formations de musique de chambre dans nombre de festivals dont le Klavierfestival Ruhr, le Zermatt Festival, le Bergen International Festival, le Lofoten Pianofestival, le Festival de musique de chambre Rosendal, le Bach Festival de Moscou, le PODIUM Festival Esslingen, les Festspiele Mecklenburg-Vorpommern et le Festival de musique de chambre de Salzbourg.
Comme soliste, il s’est notamment produit avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm, l’Orchestre National de Lituanie, l’Orchestre Symphonique de Trondheim, l’Orchestre de la Radio Norvégienne et le Norwegian Arctic Philharmonic Orchestra. Dans ce cadre, il a travaillé avec des chefs d’orchestre renommés comme Alexander Vedernikov, Gintaras Rinkevicius, Miguel Harth-Bedoya, Arvid Engegård, Eivind Aadland et Bjarte Engeset. Lors du concert de clôture du Festival international de Bergen en 2017, il a eu l’honneur de jouer le Concerto pour piano de Grieg avec l’Orchestre Philharmonique de Bergen sous la direction de John Storgårds.
Né à Bergen en 1988, Joachim Carr a bénéficié au cours de sa jeunesse d’impulsions musicales de la part des pianistes Jan Henrik Kayser, Håvard Gimse et Leif Ove Andsnes. Après des études au Barratt Due Institute of Music à Oslo avec le pédagogue tchèque Jiri Hlinka, Carr a poursuivi sa formation auprès d’Eldar Nebolsin à la Haute école de musique Hanns Eisler de Berlin. Il a en outre bénéficié des conseils prodigués par Ferenc Rados et Rita Wagner.
En 2014, il a sorti chez Claves Records son premier enregistrement dédié à des oeuvres de jeunesse de Schumann, Brahms et Berg. L’album a été salué par la critique et a reçu 5 Diapasons, prestigieuse distinction du magazine français DIAPASON. Pour Naxos, il a également enregistré des oeuvres de Liszt et Halfdan Cleve et a publié chez Avi-music des enregistrements live du Festival de piano de la Ruhr.
En plus du répertoire classique – notamment le romantisme et le début du XXe siècle – Carr se consacre à d’autres genres et collabore régulièrement avec des musiciens de jazz et de folk. Il poursuit l’ambition d’intégrer ses propres improvisations dans ses programmes de concert. Il est par ailleurs membre du Glorvigen Tango Quartett.
On the sensory and metaphysical realities of music
An essay in three parts (ENG) by Joachim Carr
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