(2022) J.S. Bach: Cantatas for Bass BWV 56-82-158-203
Catégorie(s): Chant lyrique Répertoire
Instrument(s): Clavecin Hautbois Violon
Voix: Basse (voix)
Compositeur principal: Johann Sebastian Bach
Ensemble: Gli Angeli Genève
Chef: Stephan MacLeod
Nb CD(s): 1
N° de catalogue:
CD 3049
Sortie: 29.04.2022
EAN/UPC: 7619931304922
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J.S. BACH: CANTATAS FOR BASS BWV 56-82-158-203
LA BASSE ET SIMÉON
Il subsiste de nombreux mystères autour de la personnalité de Johann Sebastian Bach. Et alors que paraissent de nouvelles et captivantes biographies qui nous en apprennent toujours plus, nous n’arrêtons pas de nous interroger sur l’homme qu’il était au quotidien, peut-être parce que l’idée même de l’existence d’un tel génie a quelque chose de presque dérangeant, et n’a donc de cesse d’interpeller.
Un des points qui ne fait pas mystère, c’est le fait que Bach était fréquemment appelé par des facteurs d’instrument, et pas seulement par des facteurs d’orgue, à écouter, jauger et probablement aider à régler des instruments de musique. Il est ainsi étroitement lié à l’histoire de la famille des hautbois puisque le hautbois de chasse et le hautbois d’amour sont tous deux nés à Leipzig pendant qu’il y travaillait et qu’il est le seul compositeur à avoir offert de la musique (les Passions, de très nombreuses cantates) au premier et à son timbre si tendre et chaleureux.
Et de même qu’il détenait une expertise unique dans la compréhension et l’utilisation du potentiel des instruments de musique, avec la particularité de ne jamais limiter aucun d’entre eux à un ou deux modes d’expression quand il composait, mais bien en exploitant toutes leurs facettes techniques, sonores et expressives, il a traité chaque type de tessiture vocale avec une égale exigence. Si la voix de basse est aussi celle du Christ dans les Passions, ou l’évocation de la voix de Dieu dans certaines cantates, Bach ne l’a pas enfermée dans ce seul usage et la basse, d’un dimanche à l’autre, pouvait tout autant incarner un tonitruant prédicateur qu’un chrétien désespéré.
Il est donc frappant de constater que sur ses quatre cantates pour basse seule qui nous sont parvenues, trois soient si proches dans la thématique de leurs livrets et dans leur proximité chronologique. Les BWV 56 et 82 ont été composées en 1726 et 1727 à Leipzig. La BWV 158 dont nous n’avons que des fragments est plus ancienne mais elle est reprise à Leipzig, probablement dès 1728 d’après Joshua Rifkin (et entre 1728 et 1731 selon d’autres historiens et biographes). Si Rifkin avait raison, alors il se présente à nous un vrai cycle, une ponctuation annuelle et régulière dans la musique du calendrier liturgique que Bach présentait chaque dimanche. Ces années-là, Bach aurait régulièrement donné la parole à la seule voix de basse pour évoquer le passage soulagé et tant souhaité de la vie à la mort, en convoquant le plus souvent Siméon, soit celui qui nous dit que maintenant, enfin, il peut mourir.
Cette unité thématique – qui ne surprendra pas les musiciens rodés à ses cantates, dans lesquelles l’acceptation et l’espoir de la mort est un des thèmes les plus récurrents sinon le thème principal de tout le corpus – nous a néanmoins surpris tant elle est ici présente et intense. Et comme il le réalise avec les instruments de musique, comme il le réalise avec les voix humaines, Bach se saisit de la mort, de notre peur de la mort, de son attente, pour nous la dépeindre sous toutes les formes et sur tous les tons, dans toutes les intensités expressives et avec tous les moyens musicaux possibles.
Son art ouvre à un prisme infini de perceptions du monde et son génie nous rend définitivement la vie plus acceptable.
Stephan MacLeod
***
BACH : CANTATES POUR BASSE BWV 56, 82, 158, 203
Les trois cantates BWV 56, 82 et 158 traitent de la mort; non pas celle qui effraie et contre laquelle l’individu désarmé se révolte, mais une mort désirée qui tout à la fois rachète des péchés et libère des douleurs de l’existence. « Viens, ô mort, soeur du sommeil, Viens et emmène-moi » : c’est par ces mots que se termine la cantate BWV 56, avec l’un des plus beaux chorals composés par Bach, comme si la musique se tenait à la lisière de l’éveil et du sommeil, de la vie et de la mort, dans ce moment du passage où les frontières s’estompent.
Toutes ces cantates sont confiées à la voix de basse, celle de l’homme mûr, et dans les Passions, celle du Christ, ce qui incite à penser que s’y exprime plus directement qu’ailleurs, de la part de Bach, une position personnelle (d’après son fils Carl Philipp Emmanuel, il avait une voix « pénétrante et d’une grande ampleur »). Au demeurant, ce sont seulement dans ces oeuvres pour voix solo que le terme de cantate était utilisé à l’époque.
La cantate BWV 56, Ich will den Kreuzstab gerne tragen (Je porterai volontiers ma croix), fut jouée pour la première fois à Leipzig le 27 octobre 1726. Elle porte un titre italien : Cantata a Voce Sola e Stromenti (Bach composa plusieurs cantates pour voix solistes durant cette période). Elle appartient à sa troisième année de production depuis sa nomination comme Cantor, une production qui ne nous est parvenue que de façon partielle.
Toute la cantate évoque le transport d’un monde à l’autre : dans l’air initial, à travers l’image de la croix, dans le récitatif qui suit, à travers celle de la navigation, et dans l’air suivant, à travers celle de l’aigle. Le dernier récitatif peut alors exprimer le désir ardent d’arriver à bon port. Par ces images, le corps accablé rejoue le sacrifice du Christ : la mort est une renaissance.
Les tourments et les peines (Plagen, Kummer), l’affliction et la misère (Betrübnis, Not), le joug et la croix (Joch, Kreuz) sont métamorphosés par la foi et deviennent félicité et repos (Seligkeit, Ruhe). La musique exprime cette réalité à la fois charnelle et spirituelle par des tensions harmoniques qui proviennent des rapports entre dissonances et consonances. [..]
Philippe Albèra
***
STEPHAN MACLEOD
Stephan MacLeod est chanteur et chef. Né à Genève, il dirige aujourd’hui entre 40 et 50 concerts par an dans le monde, dont un nombre croissant comme chef invité avec des orchestres « modernes ». Il poursuit également avec bonheur sa carrière de chanteur et enseigne le chant à la Haute Ecole de musique de Lausanne (HeMU).
Stephan MacLeod a étudié le violon et le piano avant de se tourner vers le chant, qu’il a d’abord étudié au Conservatoire de Genève, puis avec Kurt Moll à la Musikhochschule de Cologne et enfin avec Gary Magby à la Haute Ecole de Musique de Lausanne. Sa carrière a commencé pendant ses études en Allemagne à travers une collaboration fructueuse avec Reinhard Goebel et Musica Antiqua Köln. C’est alors que les portes de l’oratorio s’ouvrent à lui et il chante régulièrement depuis sur les scènes les plus importantes du monde sous la direction de chefs d’orchestre tels que Philippe Herreweghe, Jordi Savall, Frieder Bernius, Franz Brüggen, Masaaki Suzuki, Michel Corboz, Gustav Leonhardt, Christophe Coin, Konrad Junghänel, Hans-Christoph Rademann, Sigiswald Kuijken, Vaclav Luks, Philippe Pierlot, Helmut Rilling, Rudolf Lutz, Paul Van Nevel ou Jos Van Immerseel, ainsi qu’avec Daniel Harding ou Jesus Lopez Cobos.
Chanteur amoureux du Lied et de la mélodie, il donne de nombreux récitals mais a également été entendu sur des scènes d’opéra, notamment des productions de La Monnaie à Bruxelles, La Fenice à Venise, ainsi que sur les scènes d’opéra de Genève, Toulouse, Nîmes, Bordeaux, Cologne, Potsdam, Fribourg, Gérone, etc. Depuis 2005 et parallèlement à sa carrière de chanteur, il se consacre également à la direction d’orchestre et est le fondateur de Gli Angeli Genève, qui récolte les fruits d’une reconnaissance internationale significative ces dernières années.
Depuis 2013, il est professeur de chant à la Haute Ecole de Musique de Lausanne et partage son temps entre sa famille, l’enseignement, ses engagements en tant que chanteur, son ensemble et les invitations à diriger – notamment Bach. La discographie de Stephan MacLeod comprend plus de 100 CD, dont un grand nombre primé par la critique.
***
GLI ANGELI GENÈVE
Gli Angeli Genève a été fondé en 2005 par Stephan MacLeod. Formation à géométrie variable et jouant sur instruments (ou copies d’instruments) d’époque, l’ensemble est composé de musiciens qui mènent des carrières dans le domaine de la musique baroque, mais qui ont la particularité de ne pas être actifs que dans ce domaine-là : ils ne font pas que de la musique ancienne. Leur éclectisme est garant de la fraîcheur de leur enthousiasme. Il est aussi un moteur de leur curiosité.
Dès le début d’une aventure musicale qui pendant plusieurs années s’est concentrée uniquement sur une intégrale des Cantates de Bach en concert à Genève, à raison de trois concerts par saison, Gli Angeli Genève a été le terrain des rencontres entre des chanteurs et instrumentistes parmi les plus célèbres de la scène baroque internationale et des jeunes diplômés des Hautes Ecoles de Musique de Bâle, Lyon, Lausanne et Genève.
Reconnu internationalement depuis ses deux premiers disques parus en 2009 et 2010 et qui ont obtenu de nombreux prix critiques, l’ensemble donne aujourd’hui plus de dix concerts par saison à Genève, dans le cadre de son Intégrale des Cantates de Bach d’une part, d’une série de concerts annuels au Victoria Hall d’autre part, mais aussi au sein de son propre Festival Haydn-Mozart et d’une saison de concerts de musique de chambre dès septembre 2022. Parallèlement, il est sollicité en Suisse et à l’étranger pour y donner Bach, mais aussi Tallis, Josquin, Schein, Schütz, Johann Christoph Bach, Weckmann, Buxtehude, Rosenmüller, Haydn, Mozart, etc. C’est ainsi que ces dernières saisons, Gli Angeli Genève a été en résidence au Festival d’Utrecht et aux Thüringer Bachwochen, et s’est produit également à Bâle, Zurich, Lucerne, Barcelone, Nürnberg, Bremen, Stuttgart, Bruxelles, Milan, Wroclaw, Paris, Ottawa, Vancouver ou La Haye. Gli Angeli Genève est un invité régulier des Festivals de Saintes, d’Utrecht, du Musikfest de Bremen ou du Bach Festival de Vancouver. L’ensemble a fait en 2017 ses débuts au Grand Théâtre de Genève et en 2019 au KKL de Lucerne.
Le premier enregistrement de Gli Angeli Genève pour Claves, Musiques sacrées du XVIIe siècle à Wroclaw, a obtenu en 2019 le prix ICMA du meilleur disque de musique baroque vocale de l’année et La Passion selon Saint Matthieu de Johann Sebastian Bach a reçu un accueil enthousiaste, public comme critique, en Suisse et dans le monde. La discographie de Gli Angeli Genève comporte aussi une Messe en si de Bach, tout juste nominée aux ICMA 2022 et des rares Symphonies Concertantes d’Antoine Reicha, avec en solistes Christophe Coin, Davit Melkonyan, Chouchane Siranossian et Alexis Kossenko.
***
Gli Angeli Genève
Solistes
Emmanuel Laporte, hautbois (BWV 56 – 82)
Eva Saladin, violon (BWV 158)
Bertrand Cuiller, clavecin (BWV 203)
Instrumentistes
Emmanuel Laporte, Seung-Kyung Lee-Blondel, hautbois
Marcel Ponseele, hautbois de chasse
Tomasz Wesołowski, basson
Eva Saladin, Adrien Carré, Yoko Kawakubo, violons 1
Nadia Rigolet, Coline Ormond, Xavier Sichel, violons 2
Sonoko Asabuki, Martine Schnorhk, altos
Hager Hanana, Oleguer Aymami, violoncelles
Michaël Chanu, contrebasse
Francis Jacob, orgue
Bertrand Cuiller, clavecin
Chanteurs
Aleksandra Lewandowska, Chiyuki Okamura, sopranos
Christelle Monney, Charles Sudan, altos
Thomas Hobbs, Augustin Laudet, ténors
Frederik Sjollema, basse
Stephan MacLeod, basse et direction
(2022) J.S. Bach: Cantatas for Bass BWV 56-82-158-203 - CD 3049
LA BASSE ET SIMÉON
Il subsiste de nombreux mystères autour de la personnalité de Johann Sebastian Bach. Et alors que paraissent de nouvelles et captivantes biographies qui nous en apprennent toujours plus, nous n’arrêtons pas de nous interroger sur l’homme qu’il était au quotidien, peut-être parce que l’idée même de l’existence d’un tel génie a quelque chose de presque dérangeant, et n’a donc de cesse d’interpeller.
Un des points qui ne fait pas mystère, c’est le fait que Bach était fréquemment appelé par des facteurs d’instrument, et pas seulement par des facteurs d’orgue, à écouter, jauger et probablement aider à régler des instruments de musique. Il est ainsi étroitement lié à l’histoire de la famille des hautbois puisque le hautbois de chasse et le hautbois d’amour sont tous deux nés à Leipzig pendant qu’il y travaillait et qu’il est le seul compositeur à avoir offert de la musique (les Passions, de très nombreuses cantates) au premier et à son timbre si tendre et chaleureux.
Et de même qu’il détenait une expertise unique dans la compréhension et l’utilisation du potentiel des instruments de musique, avec la particularité de ne jamais limiter aucun d’entre eux à un ou deux modes d’expression quand il composait, mais bien en exploitant toutes leurs facettes techniques, sonores et expressives, il a traité chaque type de tessiture vocale avec une égale exigence. Si la voix de basse est aussi celle du Christ dans les Passions, ou l’évocation de la voix de Dieu dans certaines cantates, Bach ne l’a pas enfermée dans ce seul usage et la basse, d’un dimanche à l’autre, pouvait tout autant incarner un tonitruant prédicateur qu’un chrétien désespéré.
Il est donc frappant de constater que sur ses quatre cantates pour basse seule qui nous sont parvenues, trois soient si proches dans la thématique de leurs livrets et dans leur proximité chronologique. Les BWV 56 et 82 ont été composées en 1726 et 1727 à Leipzig. La BWV 158 dont nous n’avons que des fragments est plus ancienne mais elle est reprise à Leipzig, probablement dès 1728 d’après Joshua Rifkin (et entre 1728 et 1731 selon d’autres historiens et biographes). Si Rifkin avait raison, alors il se présente à nous un vrai cycle, une ponctuation annuelle et régulière dans la musique du calendrier liturgique que Bach présentait chaque dimanche. Ces années-là, Bach aurait régulièrement donné la parole à la seule voix de basse pour évoquer le passage soulagé et tant souhaité de la vie à la mort, en convoquant le plus souvent Siméon, soit celui qui nous dit que maintenant, enfin, il peut mourir.
Cette unité thématique – qui ne surprendra pas les musiciens rodés à ses cantates, dans lesquelles l’acceptation et l’espoir de la mort est un des thèmes les plus récurrents sinon le thème principal de tout le corpus – nous a néanmoins surpris tant elle est ici présente et intense. Et comme il le réalise avec les instruments de musique, comme il le réalise avec les voix humaines, Bach se saisit de la mort, de notre peur de la mort, de son attente, pour nous la dépeindre sous toutes les formes et sur tous les tons, dans toutes les intensités expressives et avec tous les moyens musicaux possibles.
Son art ouvre à un prisme infini de perceptions du monde et son génie nous rend définitivement la vie plus acceptable.
Stephan MacLeod
***
BACH : CANTATES POUR BASSE BWV 56, 82, 158, 203
Les trois cantates BWV 56, 82 et 158 traitent de la mort; non pas celle qui effraie et contre laquelle l’individu désarmé se révolte, mais une mort désirée qui tout à la fois rachète des péchés et libère des douleurs de l’existence. « Viens, ô mort, soeur du sommeil, Viens et emmène-moi » : c’est par ces mots que se termine la cantate BWV 56, avec l’un des plus beaux chorals composés par Bach, comme si la musique se tenait à la lisière de l’éveil et du sommeil, de la vie et de la mort, dans ce moment du passage où les frontières s’estompent.
Toutes ces cantates sont confiées à la voix de basse, celle de l’homme mûr, et dans les Passions, celle du Christ, ce qui incite à penser que s’y exprime plus directement qu’ailleurs, de la part de Bach, une position personnelle (d’après son fils Carl Philipp Emmanuel, il avait une voix « pénétrante et d’une grande ampleur »). Au demeurant, ce sont seulement dans ces oeuvres pour voix solo que le terme de cantate était utilisé à l’époque.
La cantate BWV 56, Ich will den Kreuzstab gerne tragen (Je porterai volontiers ma croix), fut jouée pour la première fois à Leipzig le 27 octobre 1726. Elle porte un titre italien : Cantata a Voce Sola e Stromenti (Bach composa plusieurs cantates pour voix solistes durant cette période). Elle appartient à sa troisième année de production depuis sa nomination comme Cantor, une production qui ne nous est parvenue que de façon partielle.
Toute la cantate évoque le transport d’un monde à l’autre : dans l’air initial, à travers l’image de la croix, dans le récitatif qui suit, à travers celle de la navigation, et dans l’air suivant, à travers celle de l’aigle. Le dernier récitatif peut alors exprimer le désir ardent d’arriver à bon port. Par ces images, le corps accablé rejoue le sacrifice du Christ : la mort est une renaissance.
Les tourments et les peines (Plagen, Kummer), l’affliction et la misère (Betrübnis, Not), le joug et la croix (Joch, Kreuz) sont métamorphosés par la foi et deviennent félicité et repos (Seligkeit, Ruhe). La musique exprime cette réalité à la fois charnelle et spirituelle par des tensions harmoniques qui proviennent des rapports entre dissonances et consonances. [..]
Philippe Albèra
***
STEPHAN MACLEOD
Stephan MacLeod est chanteur et chef. Né à Genève, il dirige aujourd’hui entre 40 et 50 concerts par an dans le monde, dont un nombre croissant comme chef invité avec des orchestres « modernes ». Il poursuit également avec bonheur sa carrière de chanteur et enseigne le chant à la Haute Ecole de musique de Lausanne (HeMU).
Stephan MacLeod a étudié le violon et le piano avant de se tourner vers le chant, qu’il a d’abord étudié au Conservatoire de Genève, puis avec Kurt Moll à la Musikhochschule de Cologne et enfin avec Gary Magby à la Haute Ecole de Musique de Lausanne. Sa carrière a commencé pendant ses études en Allemagne à travers une collaboration fructueuse avec Reinhard Goebel et Musica Antiqua Köln. C’est alors que les portes de l’oratorio s’ouvrent à lui et il chante régulièrement depuis sur les scènes les plus importantes du monde sous la direction de chefs d’orchestre tels que Philippe Herreweghe, Jordi Savall, Frieder Bernius, Franz Brüggen, Masaaki Suzuki, Michel Corboz, Gustav Leonhardt, Christophe Coin, Konrad Junghänel, Hans-Christoph Rademann, Sigiswald Kuijken, Vaclav Luks, Philippe Pierlot, Helmut Rilling, Rudolf Lutz, Paul Van Nevel ou Jos Van Immerseel, ainsi qu’avec Daniel Harding ou Jesus Lopez Cobos.
Chanteur amoureux du Lied et de la mélodie, il donne de nombreux récitals mais a également été entendu sur des scènes d’opéra, notamment des productions de La Monnaie à Bruxelles, La Fenice à Venise, ainsi que sur les scènes d’opéra de Genève, Toulouse, Nîmes, Bordeaux, Cologne, Potsdam, Fribourg, Gérone, etc. Depuis 2005 et parallèlement à sa carrière de chanteur, il se consacre également à la direction d’orchestre et est le fondateur de Gli Angeli Genève, qui récolte les fruits d’une reconnaissance internationale significative ces dernières années.
Depuis 2013, il est professeur de chant à la Haute Ecole de Musique de Lausanne et partage son temps entre sa famille, l’enseignement, ses engagements en tant que chanteur, son ensemble et les invitations à diriger – notamment Bach. La discographie de Stephan MacLeod comprend plus de 100 CD, dont un grand nombre primé par la critique.
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GLI ANGELI GENÈVE
Gli Angeli Genève a été fondé en 2005 par Stephan MacLeod. Formation à géométrie variable et jouant sur instruments (ou copies d’instruments) d’époque, l’ensemble est composé de musiciens qui mènent des carrières dans le domaine de la musique baroque, mais qui ont la particularité de ne pas être actifs que dans ce domaine-là : ils ne font pas que de la musique ancienne. Leur éclectisme est garant de la fraîcheur de leur enthousiasme. Il est aussi un moteur de leur curiosité.
Dès le début d’une aventure musicale qui pendant plusieurs années s’est concentrée uniquement sur une intégrale des Cantates de Bach en concert à Genève, à raison de trois concerts par saison, Gli Angeli Genève a été le terrain des rencontres entre des chanteurs et instrumentistes parmi les plus célèbres de la scène baroque internationale et des jeunes diplômés des Hautes Ecoles de Musique de Bâle, Lyon, Lausanne et Genève.
Reconnu internationalement depuis ses deux premiers disques parus en 2009 et 2010 et qui ont obtenu de nombreux prix critiques, l’ensemble donne aujourd’hui plus de dix concerts par saison à Genève, dans le cadre de son Intégrale des Cantates de Bach d’une part, d’une série de concerts annuels au Victoria Hall d’autre part, mais aussi au sein de son propre Festival Haydn-Mozart et d’une saison de concerts de musique de chambre dès septembre 2022. Parallèlement, il est sollicité en Suisse et à l’étranger pour y donner Bach, mais aussi Tallis, Josquin, Schein, Schütz, Johann Christoph Bach, Weckmann, Buxtehude, Rosenmüller, Haydn, Mozart, etc. C’est ainsi que ces dernières saisons, Gli Angeli Genève a été en résidence au Festival d’Utrecht et aux Thüringer Bachwochen, et s’est produit également à Bâle, Zurich, Lucerne, Barcelone, Nürnberg, Bremen, Stuttgart, Bruxelles, Milan, Wroclaw, Paris, Ottawa, Vancouver ou La Haye. Gli Angeli Genève est un invité régulier des Festivals de Saintes, d’Utrecht, du Musikfest de Bremen ou du Bach Festival de Vancouver. L’ensemble a fait en 2017 ses débuts au Grand Théâtre de Genève et en 2019 au KKL de Lucerne.
Le premier enregistrement de Gli Angeli Genève pour Claves, Musiques sacrées du XVIIe siècle à Wroclaw, a obtenu en 2019 le prix ICMA du meilleur disque de musique baroque vocale de l’année et La Passion selon Saint Matthieu de Johann Sebastian Bach a reçu un accueil enthousiaste, public comme critique, en Suisse et dans le monde. La discographie de Gli Angeli Genève comporte aussi une Messe en si de Bach, tout juste nominée aux ICMA 2022 et des rares Symphonies Concertantes d’Antoine Reicha, avec en solistes Christophe Coin, Davit Melkonyan, Chouchane Siranossian et Alexis Kossenko.
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Gli Angeli Genève
Solistes
Emmanuel Laporte, hautbois (BWV 56 – 82)
Eva Saladin, violon (BWV 158)
Bertrand Cuiller, clavecin (BWV 203)
Instrumentistes
Emmanuel Laporte, Seung-Kyung Lee-Blondel, hautbois
Marcel Ponseele, hautbois de chasse
Tomasz Wesołowski, basson
Eva Saladin, Adrien Carré, Yoko Kawakubo, violons 1
Nadia Rigolet, Coline Ormond, Xavier Sichel, violons 2
Sonoko Asabuki, Martine Schnorhk, altos
Hager Hanana, Oleguer Aymami, violoncelles
Michaël Chanu, contrebasse
Francis Jacob, orgue
Bertrand Cuiller, clavecin
Chanteurs
Aleksandra Lewandowska, Chiyuki Okamura, sopranos
Christelle Monney, Charles Sudan, altos
Thomas Hobbs, Augustin Laudet, ténors
Frederik Sjollema, basse
Stephan MacLeod, basse et direction
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