Éric Tappy (19.05.1931 - 11.06.2024) was a Swiss operatic tenor.
Tappy was born in Lausanne. He studied with Fernando Carpi at the Geneva Conservatory and with Ernst Reichert in Salzburg. He made his concert debut in Strasbourg in 1959 as the Evangelist in the St. Matthew Passion. He made his American debut as Don Ottavio at the San Francisco Opera in 1974. That same year, the tenor first appeared at Covent Garden, in the name part of La clemenza di Tito.
Among his recordings are L'Orfeo (1968), Pelléas et Mélisande (conducted by Armin Jordan, 1979), and Die Zauberflöte (opposite Ileana Cotrubaș as Pamina with Zdzisława Donat as the Queen of Night, conducted by James Levine, 1980). Tappy was also featured in two films by Jean-Pierre Ponnelle: L'incoronazione di Poppea (conducted by Nikolaus Harnoncourt, 1979) and La clemenza di Tito (with Tatiana Troyanos and Carol Neblett, 1980).
Tappy was known for his wide range of concert and opera repertoire. He retired in 1982.
Source: www.en.wikipedia.org
Hommage
FR
Les deux enregistrements d’Éric Tappy que Claves SA a publiés naguère sont le résultat d’un long combat mené avec succès contre sa modestie et son humilité, mâtinées d’une dose massive d’exigence artistique.
L’histoire du CD consacré à Die schöne Müllerin est relatée dans le booklet : il aura fallu beaucoup de patience et d’heureux hasards pour que la précieuse bande refasse surface, après presque quarante ans, et que les artistes donnent leur consentement à la publication d’un enregistrement miraculeux de la radio néerlandaise KRO en 1974. On y entend Tappy au sommet de son art, volant d’émotions vives en émotions vivantes, avec sa voix à nulle autre pareille, un timbre si rare, unique, et une diction malheureusement inconnue de nos jours.
Pelléas et Mélisande, un live du Grand-Théâtre de Genève en 1969, est un autre exemple de cette authenticité inaltérée, impalpable, qu’il partage avec un autre artiste majeur, Gérard Souzay. Même s’ils n’ont qu’une seule scène ensemble, leurs liens de parenté artistique donnent à chacune de leurs interventions une vérité à laquelle un simple chanteur d’opéra ne saurait prétendre. Éric Tappy était peut-être le seul ténor susceptible d’incarner Pelléas, rôle destiné plutôt à un baryton léger, à l’aigu facile, car il ne l’encombre d’aucun des avatars communément attribués à son registre : l’artiste était bien au-delà des limites du cadre convenu généralement attribué à un troubadour ordinaire.
Éric, nous te rendons grâce : tu peux être assuré à jamais de notre admiration et de notre profonde gratitude pour nous avoir fait partager les grands mystères de la musique et de la vie. (OV)
Le livre que nous proposons aussi à la vente sur ce site est un must.
ENG
The two recordings of Éric Tappy that Claves SA released are the result of a long and eventually successful battle against his modesty and humility, combined with a substantial dose of artistic rigor.
The story of the CD dedicated to CD Die schöne Müllerin is recounted in the booklet: it took a lot of patience and a series of fortunate coincidences for the precious tape to resurface, almost forty years later, and for the artists to consent to the release of a miraculous broadcast from the Dutch radio KRO in 1974. Here, Tappy is heard at the peak of his artistry, flying from lively to vibrant emotions, with his voice like no other, a timbre so rare and unique, and a diction sadly unknown in our times.
Pelléas et Mélisande, recorded live at the Grand-Théâtre de Genève in 1969, is another example of this unaltered, impalpable authenticity that he shares here with another major artist, Gérard Souzay. Even though they only share one scene together, their artistic kinship lends truth to each of their performances, surpassing the capabilities of ordinary opera singers. Éric Tappy may have been the only tenor likely to embody Pelléas, a role typically suited to a light baritone with an effortless top register. His interpretation defied the usual expectations associated with his vocal range, transcending the boundaries often attributed to a conventional troubadour.
Éric, we thank you from the bottom of our hearts. You can forever be assured of our admiration and profound gratitude for having shared with us the great mysteries of music and the richness of human life. (OV)
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Décès de l'artiste lyrique vaudois Eric Tappy à l'âge de 93 ans / Le Journal horaire / 25 sec. / vendredi à 15:03
Il a été l'un des grands ténors du XXe siècle. Le ténor vaudois à la carrière internationale Eric Tappy est décédé mardi 11 juin dernier. Sa voix claire et sa diction irréprochable resteront un modèle de technique et d'élégance.
"Notre père, au bout d'une vie pleine, riche et intense, s'est endormi paisiblement le 11 juin", ont indiqué dans un mail les filles de l'artiste lyrique Eric Tappy.
Ce Vaudois, père de la poétesse et éditrice José-Flore Tappy, a été l'une des plus grandes voix romandes de la seconde moitié du XXe siècle. Applaudi du Grand Théâtre de Genève jusqu'au Festival de Salzbourg, Eric Tappy a été un magnifique chanteur d'opéra (notamment dans Mozart) et d'oratorio, mais il n'était de loin pas que cela.
De l'enseignement à la musique
Né à Lausanne le 19 mai 1931, il opte, adolescent, pour l'enseignement, en étant élève de l'Ecole Normale. Mais en 1951, il décide d'entrer au Conservatoire de Genève dans la classe de Fernando Carpi; puis il se perfectionnera auprès d'Ernst Reichert à Salzbourg, et de Nadia Boulanger à Paris.
Dès 1956, il développe une importante activité dans les salles de concert, en prenant part notamment à la création du "Mystère de la Nativité" de Frank Martin à Genève en décembre 1959. Lors de la réouverture du Grand Théâtre de Genève le 10 décembre 1962, il campe le petit rôle du Comte de Lerme dans le "Don Carlos" de Verdi. Il entre ainsi dans la troupe de ce théâtre où, pendant onze ans, il se forgera son répertoire en ébauchant ses personnages mozartiens, et ses rôles majeurs. Il y assumera aussi de nombreuses créations, "Monsieur de Pourceaugnac" et "La Tempête" de Frank Martin, "La Mère coupable" de Darius Milhaud.
Une carrière internationale
Parallèlement, sa carrière internationale décolle. "Zoroastre" de Rameau à Bordeaux et à Paris, "L'Orfeo" de Monteverdi au Festival de Drottningholm, "Le Couronnement de Poppée" du même Monteverdi à Hanovre. A partir d'août 1970, il s'impose au Festival de Salzbourg où il triomphera notamment en Tamino de la "Flûte enchantée", quand Aix-en-Provence découvre aussi son Tamino et Titus dans "La Clemenza di Tito" de Mozart, un ouvrage qui le fera débuter au Covent Garden de Londres en avril 1974.
Pour ses débuts à San Francisco en septembre 1975, il incarne Néron du "Couronnement de Poppée", un personnage qui l'imposera à Zurich dans la production Ponnelle-Harnoncourt avec laquelle il débutera ensuite à Edimbourg et à la Scala de Milan.
A 50 ans, il quitte la scène
Entre février et juillet 1981, il personnifie encore un premier Lucio Silla à Zurich et un ultime Néron à San Francisco, avant de décider de quitter la scène à l'âge de 50 ans. Il se consacre alors à l'enseignement du chant dans le cadre de l'atelier d'interprétation vocale et dramatique de l'opéra de Lyon dont il est le créateur, puis sous les auspices de la Haute École de musique de Genève.
En 1994, il a été nommé officier de l'Ordre français des arts et lettres. En 2007, il a reçu le Prix culturel de la Fondation Leenaards et, quatre ans plus tard, la Médaille d'or de sa ville natale de Lausanne.
En 2011, Eric Tappy célèbre ses 80 ans avec notamment la sortie d'un livre qui lui est consacré, intitulé "Eric Tappy, l'enchanteur", signé de la journaliste et mélomane Myriam Meuwly, décédée juste après avoir rendu ses derniers textes.
Le 11 juin dernier, le ténor a tiré son ultime révérence à l'âge de 93 ans. Sa voix claire et sa diction irréprochable resteront un modèle de technique et d'élégance.
Source: RTS - Hommage 2024 www.rts.ch/info/culture
Eric Tappy dans le 12h45 du 27 mai 2011
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